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Les femmes psychopathes : quelles sont leurs caractéristiques ?

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Ted Bundy, Charles Manson, Hannibal Lecter… Quand on dit le mot « psychopathe », on pense presque toujours à des noms masculins. Mais n’y a-t-il pas aussi des femmes psychopathes ? Les études et l’histoire de la criminologie elle-même nous disent qu’il y en a. Cependant, leur comportement est bien différent de ce que le monde du cinéma ou de la littérature a pu nous apprendre.

Si vous vous promenez (façon de parler) dans les établissements pénitentiaires pour hommes et pour femmes, vous découvrirez que la population carcérale masculine est souvent deux fois plus importante que la population féminine. Parmi ces détenus masculins, un grand nombre de ceux qui ont commis des violences ont un passé médical remarquable derrière eux, dans lequel apparaît souvent un trouble de la personnalité psychopathique.

Des études, comme celle menée au département de psychiatrie légale de l’université de Tromsø en Norvège, nous apprennent que 30% des détenus masculins correspondent au profil clinique d’un psychopathe. Dans le cas des femmes, le pourcentage est estimé à 17 %. Ces données nous donnent déjà un indice sur un point que les experts soulignent : la psychopathie apparaît à un degré moindre dans le sexe féminin.

Cependant, il y a un autre fait à considérer qui est sans aucun doute important. Tous les psychopathes ne commettent pas des actes violents, tous ne tuent pas ou n’adoptent pas un comportement pour lequel ils sont légalement poursuivis.

Ce trouble touche 1% de la population, et la plupart d’entre eux se déplacent normalement parmi nous. Ils peuvent être notre médecin, notre vétérinaire, notre avocat, notre meilleur ami ou notre partenaire. L’identification de la psychopathie féminine, avec ses nuances uniques, peut être à la fois intéressante et utile.

Femmes psychopathes : traits et comportements

Caroline Logan, psychologue légiste de l’Université de Manchester (Royaume-Uni), a mené une étude intéressante décrivant les caractéristiques et les comportements des femmes psychopathes. Une chose que ce travail met en évidence est qu’il existe en moyenne de nombreux mythes et idées fausses.

On les associe souvent à la femme fatale classique. De même, des personnages fictifs comme Annie Wilkies, du Misery de Stephen King, ont contribué à dessiner dans nos esprits la femme brutale et vengeresse classique. Cependant, une chose que le Dr Logan nous fait remarquer est que le comportement des femmes psychopathes a un impact sérieux sur la famille et sur les personnes qui leur sont les plus proches. Voyons donc quelles sont les dimensions les plus classiques qui les définissent.

Un narcissisme plus discret et sibyllin

Le narcissisme est l’une des caractéristiques du trouble de la personnalité psychopathique. Or, dans le cas des hommes, il est courant qu’ils expriment ouvertement leur sentiment de supériorité, qu’ils n’hésitent pas à se vanter, à humilier les autres, à montrer leurs réalisations, leurs exploits et leurs vertus.

Les femmes psychopathes, en revanche, agissent de manière plus discrète. Il est rare qu’elles se vantent ouvertement. Ce qu’elles font, c’est souvent l’éloge des autres, renforçant ainsi l’estime de soi des autres afin de contrôler leur entourage.

Elles se perçoivent comme supérieures à tous les autres, mais elles comprennent que si elles traitent leur partenaire, leurs amis ou leurs collègues de travail de manière positive et attentive, elles peuvent gagner leur confiance et se mettre dans une position très favorable pour les manipuler à volonté.

Un type d’agression plus mordant, silencieux et destructeur

Si le psychopathe masculin a recours à la violence, c’est par conformisme à la norme comportementale. Par exemple, il est fréquent que dans l’enfance, ils initient leur comportement psychopathe en torturant ou en agressant des animaux. En grandissant, cette violence peut s’étendre aux personnes de manière physique.

Dans le cas des femmes psychopathes, la question est traitée d’une autre manière. L’agressivité n’est pas comportementale, elle est psychologique. Par exemple, elles sont habiles pour répandre des rumeurs. Elles sont très efficaces dans l’art de la manipulation, du chantage, du contrôle, de l’humiliation… Elles peuvent épuiser psychologiquement leurs victimes d’une manière presque dévastatrice.

 

Troubles émotionnels et problèmes relationnels

Des études et des travaux aussi intéressants que celui réalisé au Centre de recherche criminologique et psychosociale de l’université d’Örebro, en Suède, indiquent quelque chose d’également caractéristique. Les femmes psychopathes ont également tendance à souffrir de plus de troubles émotionnels que les hommes psychopathes.

En moyenne, elles ont moins de régulation émotionnelle. Elles souffrent davantage d’anxiété, de stress, de dépression… Une grande partie de cette émotivité a un impact sur le niveau relationnel. Il est fréquent, par exemple, que leurs relations affectives soient violentes et aussi traumatisantes.

De même, ce qui rend ce travail du Dr Oliver F. Collins pertinent, c’est que les femmes psychopathes ont souvent un passé d’abus et d’agressions sexuelles.

Les femmes psychopathes qui tuent

Comme nous l’avons souligné au début, le pourcentage de femmes psychopathes qui commettent des actes violents est beaucoup plus faible que celui des hommes. Néanmoins, les données sont là. Dix-sept pour cent des femmes détenues ayant commis des agressions et/ou des meurtres souffrent d’un trouble de la personnalité psychopathique.

Le psychologue Marvin Zuckerman met en avant 64 cas en particulier. Il s’agit d’un certain nombre de femmes qui, en raison de la gravité des actes commis, sont passées dans les annales de la criminologie sous l’étiquette de « femmes psychopathes ». Ainsi, l’aspect le plus frappant – mais aussi le plus triste – de ces rapports est que 44% d’entre elles ont assassiné leurs propres enfants.

Nannie Doss et les femmes psychopathes

C’est le cas, par exemple, de Nannie Doss de Blue Mountain, en Alabama. Aussi connue sous le nom de « Giggling Granny » (« Grand-mère qui glousse »), cette femme a passé près de 30 ans de sa vie à tuer des membres de sa famille avec de l’arsenic. Elle a tué ses quatre maris, sa mère, ses enfants et ses petits-enfants. C’est l’une des nombreuses histoires qui nous montrent que la violence n’a pas de sexe, tout comme la maladie mentale.

 

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