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Bélénophobie ou peur des aiguilles

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La belonéphobie concerne la peur des aiguilles et ne doit pas se confondre avec l’hématophobie. Les personnes souffrant d’hématophobie ou de phobie du sang ne craignent pas les aiguilles. Cependant, selon la littérature scientifique, la réaction de peur aux aiguilles est la même que celle des personnes souffrant d’hématophobie. Par conséquent, les traitements d’une phobie s’appliquent à l’autre.

Bien qu’il s’agisse d’une peur assez répandue, la littérature sur de la bélonéphobie est encore rare. La peur des aiguilles s’accompagne également souvent d’une peur des objets tranchants ou pointus, connue sous le nom d’aichmophobie.

Modèle physiologique qui se produit chez une personne ayant peur des aiguilles

Ceux qui souffrent de phobie du sang ou des aiguilles peuvent présenter de étourdissements et même s’évanouir. Il s’agit de ce que nous appelons malaise vasovagal.

Il y a tout d’abord une augmentation de la pression artérielle. Se produit alors une hyper-réaction d’un mécanisme appelé arc baroréflexe sino-aortique. Ce mécanisme compense l’augmentation soudaine de la pression artérielle et la fait diminuer.

En d’autres termes, une réponse initiale du système nerveux sympathique est suivie d’une réponse immédiate du système nerveux parasympathique. Cette double réponse est à l’origine de vertiges et d’évanouissements.

La complexité de cette phobie implique un traitement différent de celui qui s’applique habituellement à d’autres types de phobies plus courantes. La recherche suggère que la tendance à la surcompensation pourrait avoir une composante héréditaire.

Qui peut avoir peur des aiguilles et comment les éviter ?

Cette peur irrationnelle des aiguilles se produit tant chez les enfants que les adultes. Elle se produit à la fois au niveau comportemental, cognitif et physique. La sensibilité accrue à la douleur induite expérimentalement, à la douleur clinique et à l’angoisse inhérente à la douleur est plus grande chez les femmes que chez les hommes.

Contrairement à d’autres peurs ou phobies, elle ne provoque pas de nervosité ni d’envie de fuir, mais plutôt une diminution de la circulation sanguine et une diminution du rythme cardiaque. Dans les cas les plus graves, le simple fait d’envisager la confrontation avec l’objet de la peur provoque des sueurs froides et des tremblements.

Par exemple, cette peur des aiguilles représente un obstacle majeur pour les femmes qui souhaitent avoir un enfant. Avant la conception et plus tard pendant la grossesse, elles doivent en effet effectuer divers tests biologiques qui nécessitent des analyses de sang. Bien entendu, la peur des aiguilles est aussi handicapante dans le cas des tests de dépistage ou pour la vaccination.

Traitement contre la peur des aiguilles

Les traitements des cas de belénophobie ou de peur des aiguilles sont, à ce jour, pratiquement les mêmes que pour l’hématophobie.

Nous présenterons néanmoins le traitement qu’ils ont utilisé dans l’article « Tension appliquée et exposition progressive dans un cas de phobie des injections » (2003) de Pedro Espada, Xavier Méndez et Mireia Orgilés.

1. Contrôle de l’anxiété d’anticipation

Connaître la réponse anxieuse, ses composantes, les mécanismes d’acquisition et le maintien des comportements phobiques, fournit au patient des informations très importantes qui peuvent l’aider à savoir ce qui se passe. On l’informe également de la réponse biphasique et des raisons pour lesquelles se produisent les évanouissements.

Pour cela, il est important de contrôler l’anxiété d’anticipation. Beaucoup de ces patients ont non seulement de l’anxiété au moment d’entrer en contact avec les aiguilles, mais cela peut partiellement se manifester les heures ou les jours précédents.

Le patient est invité à pratiquer la respiration abdominale chaque fois qu’il se sent anxieux. On lui demande de le faire jusqu’à ce qu’il se sente plus calme. On l’expose par ailleurs au modèle ABC. Autrement dit, on lui explique que ce n’est pas l’aiguille (A) qui génère l’anxiété (C), mais les pensées (B).

De sorte que, peu à peu, les pensées anxieuses disparaissent et que des pensées plus fonctionnelles les remplacent. Par exemple : « il ne se passera rien », « je suis capable de contrôler ma fréquence cardiaque », « ça se passe bien »…

2. Exposition progressive

Le but de l’exposition progressive est d’habituer le patient au stimulus phobique. On tente par ailleurs de maintenir la fréquence cardiaque dans les paramètres normaux. Cela commence par une approche du stimulus phobique à travers l’imagination. La dernière phase consiste à réaliser l’exposition au stimuli phobique.

On explique au patient que fuir les situations redoutées ne fait que renforcer la peur. On l’expose donc aux stimuli qui génèrent de l’anxiété jusqu’à atteindre le processus d’accoutumance. Renforcer le comportement d’évasion ne ferait en effet que perpétuer davantage la phobie.

3. Entraînement à la tension appliquée

Il s’agit d’un entraînement visant à faciliter le contrôle de l’activation vasovagale. Comme le décrivent Espada, Méndez et Orgilés, cet entraînement s’effectue “en entrecoupant des périodes de tension de 20-25 secondes et de distension sans relâchement de 15-20 secondes”.

L’objectif est d’augmenter le nombre de pulsations. De cette façon, lorsque le patient perçoit qu’il peut s’évanouir il peut, grâce à cette technique, retrouver la normalité.

4. Exposition progressive enrichie et tension appliquée

Cette phase correspond à l’exposition à travers l’imagination soutenue par des stimuli spécifiques, comme l’odeur de l’alcool.

La différence entre cette phase et les précédentes est que l’on demande au patient de mettre en œuvre les exercices de tension appliquée lorsqu’il commence à remarquer son corps flanche.

5. Exposition en direct

Elle se déroule dans un laboratoire d’analyses cliniques. Le patient utilise les auto-instructions apprises préalablement pour s’encourager. Il utilise alors la respiration profonde.

Le thérapeute qui l’accompagne le calme également et lui explique tout ce qui se passe, si cela est nécessaire. Il félicite le patient après la prise de sang pour renforcer son comportement.

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Conclusion

La psychologie est une discipline scientifique qui progresse au quotidien à la recherche des meilleures solutions. Dans le cas de la bélonéphobie, bien qu’il s’agisse d’une peur assez répandue, la littérature reste encore rare. Cependant, le même traitement qui s’applique pour l’hématophobie semble donner de bons résultats.

Au fil du temps, nous observerons de grandes avancées tant dans ce domaine que dans d’autres qui ont trait au bien-être de la personne. La psychologie ne s’arrête jamais. Nous disposerons par ailleurs, grâce à toutes les avancées technologiques et de recherche disponibles pour les professionnels, de techniques de plus en plus précises et efficaces.

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ChMaille

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